dimanche 11 décembre 2011

Betlhéem

Dimanche ensolleillé
                                 Centre Al Phoenix

    -Centre social du comité populaire de résistance du camp de Deishe-

J’erre paresseusement entre petit déj' et internet...

           Je suis à Bethléem, là où "je voulais me rendre". 
          Mais quand on fuis a t-on une destination réelle?
-...-

          Incroyable le bien que ça me fait d'avoir posé mon sac, et de savoir que je ne vais pas le reprendre tout de suite. Faire des lessives, peindre, regarder des films le soirs, engloutir des tonnes de bouffe... Je me baigne dans le confort qu'offre la guest housse de ce centre social, je prends mon temps..

         Dehors, le camps de réfugiés de Deishe, que je ne connais pas.
Pas encore...
Je suis assez surprise de moi même, je ne me connaissais pas aussi peu aventureuse. Je ne courre pas du tout au devant de la rencontre avec les gens d'ici. Comme si je sentais que là tout près de moi il y avait une découverte qui me bousculerait vraiment.. Pas que ça me fasse peur d'aller dans le camp, juste le besoin d'y aller très doucement.
         Je me sert des activités d'Al Phoenix comme fenêtre. Un atelier vidéo avec des ados par ci, un atelier peinture avec une enfant par là...
        Moi je ne suis jamais réfferente de rien, j'observe, doucement.

Ce qui ne m’empêche pas de prendre de la place, vous me connaissez....

        Ici rien de différent en apparence dans le quotidien d'avec celui que je pourrais voir de n'importe quel centre. Sauf que je crois sentir petit a petit, très discrètement, que tous les actes posés ici font résistance.
        Résister à la résignation que peuvent créer le mur, l'occupation. Résister à la fatalité des conditions matérielles et se permettre de rêver plus grand. Résister à la tristesse des fils tués, des frères en prison. Résister à l’abattement. Résister au poid du passé, la difficulté du présent et l'horrible incertitude de l'avenir.
Quel avenir ici ?

        Et pourtant des jeunes se forment pour faire de l'animation, des travailleurs sociaux imaginent et projettent des parcs d'attractions en zone C (interdite aux Palestiniens), des mariages sont célébrés ici presque tous les jours, on me propose de monter une activité pour faire découvrir l'équitation...
        Vivre tout de même et ne pas se laisser mourir devant la multitude d’oppressions, ça ça devient une résistance face à la logique sioniste..

        Hors du mythe du glorieux résistant, la cause en bandoulière et la pierre dans la main, j'entrevois juste ... des gens...Et j'aime retrouver le goût de cette douce claque que je m'étais prise l'an passé.

8 commentaires:

  1. En te lisant je pense à mon étonnement d'enfant quand je lisais le journal d'Anne Franck et que j'y constatais que la vie continuait malgré tout sous l'occupation allemande à être agitée de petits tracas, de petites querelles, de grandes joies, de petites peines, de coquetteries, de la vie d'humain, normale, salutaire, qui continuait malgré tout. Les petites histoires dans la grande Histoire.
    "le mot résister doit toujours se conjuguer au présent" Lucie Aubrac
    Je te sens doucement posée, doucement portée, parmi tout ce tumulte. La résistance dans la douceur... Le lâcher prise... dans la vigilance.

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  2. prends ton temps ma chérie, observe bien, je te l'ai dit j'ai acheté un livre sur jerusalem, comme ça je voyage un peu avec toi, on y parle du mur bien sur et des activités qui sont proposées des 2 cotés, je ne suis qu'à la moitié, c'est intéressant et assez amusant(c'est une bd, ou plutôt un roman imagé, ça doit vouloir dire la même chose - gros baisers d'echinghen

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  3. Ah, comme je t'envie Clémentine! Nous ne nous connaissons pas mais le hasard a tendu un fil entre nous par le biais de ta grand-mère que j'ai rencontrée alors que je venais de rentrer de voyage en Palestine...j'en suis rentrée physiquement mais une part de mon coeur y reste à chaque voyage un peu plus! Profites bien de ton séjour et des belles rencontres que tu feras...Merci de nous faire partager tout cela.
    Avec tendresse, Catherine

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  4. Yo Valou! C'est cool ces nouvelles! Eh dis, tu vas passer noël a Bethléem?! la classe! ;)
    prends bien soin de toi et au plaisir de te relire! smak! anais

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  5. coucou grande soeur . ton blog est super !!! je suis contente que ce voyage te plait !! les photos sont magnifiques !!!!! j'attents la suite avec impasience !!! je te fais des gros bisouxxxxxx tu me manque !!
    maeva

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  6. Salut valou,
    Félicitation d'avoir atteint l'objectif si vite même si tu n'as pas pu le faire à la nage!!! Nous avons bien reçu ta lettre, merci beaucoup beaucoup beaucoup, ça nous touche énoooormément, et c'est un vrai soleil de recevoir une lettre pareil au milieu des factures!!!
    Bonne continuation et prend bien soin de toi.....Bisous. Audrey

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  7. Et alors ? Que se passe-t'il ensuite ? Vous en étiez à... douce claque je crois

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  8. Je suis aller consulter : http://www.phoenixbethlehem.org/pour voir où tu te trouvais. Le site est complet avec des traductions dans plein de langues, ça permet de découvrir la situation du camp de réfugiés et l'importance du centre Al Phoenix. Peut-être voudras-tu poster ce commentaire afin que d'autres que moi puissent aussi découvrir ce lieu.

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