jeudi 21 juin 2012

rentrer


"On ne pars pas, je sais...
On ne reviens pas non plus..."
                                                                               Nina

Nantes
juin
pluie

Comment retenir les mots si je n'écrit pas une ligne?
Quelque chose retient ma main. La pointe se pose sur le papier, y laisse un peu d'encre... Je regarde la tâche s'agrandir..
Que dire?
Que je suis rentrée à Nantes, que tout va bien ?
Que je prends le temps d’atterrir en voyant des ami-e-s?
Ce n'est pas seulement banal, c'est faux...

Je flotte, à la rencontre de mes espoirs, de mes doutes.

J'ai passée des heures, le nez collé à la vitre du tram ou scotché sur mes voisins.
J'ai cherché tout ce qui me différenciait d'eux.
Y a t-il  un "nous" dans ces moment où la terre tangue?
J'ai cherché les points de ruptures pour évaluer la distance.
Revenir à Nantes c'est revenir à mon point de départ mais à l'évidence tout est différent pour moi.

J'ai marché longtemps pour écouter le bruit de mes chaussures sur le bitume mouillé.
Où est la terre ici ?
Et il y a ces arbres qui surgissent de l’asphalte, sont ils encore en "vie" ?

J'ai cherché chaque instants les rayons du soleil parce que j'en avait faim.
J'ai trouvé le froid d'un contrôle de police, puis d'un deuxième.
L’humiliation, la violence de notre état sécurisé.
Welcome

Point de retour. Mes premiers maux sur ces tables.
Un bar.
Larmes qui s'écrasent.
Mots inutiles
Et ton regard qui me fuit...
Ce cœur qui s'échappe. Soupir ...
Au jour du commencement, à la base de la fracture, dans la plus noire de mes chambres,
Il y avait ce carnet.
Et me voit-là, à nouveau,
Je pers la chronologie
Et mesure
La quantité d’oxygène en plus.

Le changement.
La plus belle des marches finalement.
La plus ardue aussi.

Que me reste t'il de ma solitude vagabonde
Ces pages que j'ai noircies
Des poèmes que je nous ai écrit...

J'ai quitté Ouarzazat  un soir plein d'étoiles et de vent chaud, pressée. Je fis halte à Tanger pour remplir mes poches et faire durer le plaisir en chemin : quelques dattes, des cerises, un peu d'huile d'olive et des épices, de quoi survivre au moins.
Un bateau, si facile à prendre quand on est Français de papiers, pour me faire changer de continent. Comme pour me prouver que le voyage n'était pas fini, j'ai rencontré foule d'âmes ouvertes et de regards sympathiques.
J'ai traversé ce bras de mer en me disant qu'il était plus chargé d'histoire que nos bouquins d'école, et je regardais toute cette eau, ces kilomètres que nous, que j'ai , qu'ils ont appris à considérer comme la frontière entre le "chez nous" et le "là bas".
L' Espagne pour cette fois se résuma à Granada, la belle, la sublime. Cette  ville n'a rien perdue du charme dont je me souvenais, je la trouve envoutante, musicale, peut être bien parce qu'elle aussi est un peu arabe...
J’eus beau faire des efforts, le premier jour impossible d'être dans le bon sens : j'étais choqué des courtes tenus des jeunes femmes dans la rue, terrorisée quand un homme voulu me faire la bise, incapable de m'exprimer dans une seule langue ou d'évaluer le prix des choses en euro..

Peut être m'aurait il fallu plus de temps là bas pour que la France me paraisse moins oppressante, je ne sais pas... En tous cas il fut bien dur pour moi de revenir ici, et je ne parle pas du stop, dernier espace où la différence est encore une richesse et la rencontre possible.
Il fait froid sur le continent de la vieille Europe. Un voile de peur chaque fois que j'évoque les endroits où je suis passée. Dans la rue, le regard des gens évite celui des autre par une savante gymnastique de l'indifférence, et quand il s'attarde et qu'il y a rencontre , sourire, je m’emballe dans mes souvenirs pleins de soleil et balance mon enthousiasme comme Polok sa peinture.
Mais bien vite on s'inquiète, me questionne perplexe, me parle de danger, de ce que je porte entre les jambes, d'islam...
Je n'ai pas envie de m'agacer, ni de raconter que le monde est tout rose avec des petites fleurs blanches... Bien sûr tout le monde n'est pas "gentil" "là bas"... mais je n'ai jamais eu peur qu'on me laisse dormir à la rue. Ici oui.
Certe en France point de vendredi saint, de minaret ou de femmes voilées...mais point non plus d'enfants dans les rues, de petits vieux avec qui s'assoir devant les cafés , de chiens qui jouent ou de vendeuses de sandwich avec qui discuter.... Si tu as un problème, il me semble que tu l'a seul. Je ne trouve personne à rencontrer, personne qui puisse me raconter une histoire, personne pour me présenter sa famille... et du coup je ne sais plus bien ce que je fais là
 .. Comment vous expliquez, vous faire   sentir   que je ne veux pas me faire la "bonne copine" des opprimés,  mais que je ressens intrinsèquement nos discriminations, nos rejets comme une violence ... ?
Je ne veux pas de cette marginalité dont on étiquette mon mode de vie, mais je ne peux pas suivre le modèle social proposé. Il ne me nourri pas, je le trouve humainement trop pauvre, trop égoïste, et surtout il n'est fait que pour une élite occidentale.

Durant mes derniers kilomètres avant Nantes je reparlais de la Palestine. Je lâchais le flot de ma colère aux oreilles de mes auto-preneur-en-stop intéressés de connaître un peu plus les injustice faites aux Palestiniens.
J'étais triste de sentir ici aussi ce mur, cet aveuglement, mais si je pouvais le partager avec eux c'est que l'enclos n'est pas étanche.
Mon amour pour cette terre volée, leur empathie, les fraises qu'ils m'offrirent, ont ramenés à mon souvenir cette réalité : ici plus qu’ailleurs il y a à faire des ponts, à se battre pour libérer du "temps de cerveau disponible", pour que le "nous" soit plus important que la date des soldes, pour ne pas se laisser foutre dans le formol, pour que le bonheur ne soit pas une pub, pour qu'une personne différente ne soit pas vu comme un poid... et pour mille autre raisons .... C'est en fait ici que commence la bataille.
Pour l'instant je suis encore trop occupée à regarder d'où j'arrive et ce qui m'entoure, mais je ne compte pas laisser mourir cette révolte qui souffle en moi, plutôt la transformer, et pour cela il me faut apprendre encore.. Si je ne trouve pas ma place ici je sais que je ne suis pas la seule.
 Alors tout est possible

Un autre voyage commence
Celui de ce blog touche à sa fin.
Je sens ma tristesse à l'idée d’arrêter d'écrire ici. C'est un petit bout de moi qui meure.
Tous mes mots ici comme autant de besoin de partage. Une interface égoïste mais aussi l'un de ces fameux pont pour se rencontrer.
Comment savoir si cette aventure fut la mienne ou la notre?
Certitude : je n'aurais pas fait tout ce chemin seule.
...

lundi 4 juin 2012

Gustave

"de retour"
La France... maintenant quelques jours que je suis de nouveau par ici.
Besoin que ça se raconte tout ce retour mais pour l'instant debrifing avec moi même.
Pas encore la fin mais une drôle d'impression dans le ventre.

Fêtage de mère. racontage de voyage.
Je retrouve la cuisine, la langue, le reste....
Exotisme Français
Il y a de l'eau partout, la couleur verte surtout, le ciel parfois très, très bleu.

Dernière centaine de kilomètres avant Nantes.
La campagne est belle,  les rues sont vides ...

samedi 26 mai 2012

Amazigh


L'utopie en partage
L'atlas pour demeure
Je rentre un peu plus lentement que j'avais pu l'annoncer, arrêtée net, en plein élan pourtant, par une petite voix qui m'a dit " oh ! où tu cours comme ça? Tu vas quand même pas passer sans t’arrêter un peu!?"
Et quand derrière le sourire de bienvenue se cache le regard d'un ami, les heures s'attardent pour devenir des jours...
Je me suis posée ici comme on fait halte devant un buisson de mûres au détour d'une balade dans les bois. Pourquoi se presser ?
Il faut gouter à l'amour que l'on t'offre...
C'est encore ce que nous avons de plus précieux à partager





"Je n'ai rien. Et je n'ai rien besoin"


Nous sommes près de Ouarzazat, la saison presque finie, l'auberge est vide et le pote (un français rencontré au Mali) que j'étais venue rejoindre ici, est parti la veille de mon arrivée . Je m'étais dit qu'une nuit dans un vrai lit avec une bonne douche me ferait tout de même du bien et puis finalement c'est tout autre chose que du confort qui m'a fait rester.

Il y a la quiétude du lieu, l'immense sympathie de mes hôtes, la beauté de la palmeraie qui serpente entre les montagnes rouges, le vent de l'atlas chargé d'histoire et la culture berbère, séduisante et mystérieuse...

Jusqu'au bout du bout ce voyage m'aura offert plus que je ne pensais en trouver.
J'apprends de mes nouveaux compagnons, encore une chance qui m'est offerte de toucher du doigt une culture différente. Encore une occasion ,cette fois ci sans que je l'ai cherché, de découvrir une facette de la colonisation, de découvrir que derrière le nom "Maroc" il y a la mascarade de l'unité et bien des minorités écrasées.
Colonisation ici encore... cette pensée conquérante, amoureuse de la propriété, outil des puissants pour s'accaparer terres et populations, croyant qu'il suffit de planter un drapeau, de gagner par les armes pour que "ça" nous appartienne, effaçant histoire et culture... Mais les espoirs ne se laissent pas mourir si vite et il faut beaucoup d'acharnement pour étouffer un peuple sous le verni d'une unité nationale, ici et partout ailleurs.
Je goûte à la musique,entrevoit les traditions, savoure la cuisine, écoute la langue et apprend l'histoire de ces Amazigh, ces "hommes libres".
Je découvre de la culture berbère une complexe simplicité qui me plaît infiniment plus que l'image du vendeur de tapis dans un souk touristique.

Alors oui, ne vous inquiétez pas, je suis bien sur la route du retour, d'ailleurs plus qu'à quelques centaines de bornes de l'Europe... mais disons que je m'attarde à récolter quelques gouttes d'or encore....



Citoyens du monde


"Je n'ai pas d'hymne guerrier, pas de patrie, pas de président
Je n'ai pas d'autre armée que celle de ceux qui veulent combattre pour l'amour en dépit des lois de l'argent
Je n'ai pas d'hommes à exploiter pas de richesses à créer pour mon compte
Je n'ai pas de territoires à défendre contre ces pauvres gens qui viennent des quatre coins du monde
Et si il nous fallait crever de faim ici tous ensemble, soyez les bienvenus
Plutôt mourir que de vivre dans l'abondance, couvert de vêtements quand tellement d'autres sont nus
Citoyens du monde  [pff.. j'y crois pas une seconde]
Partisans d'un monde sans frontières
Il y a le bon étranger, celui que tu accueilles les bras grands ouverts
Et il y a le mauvais, celui que tu pourchasses dès qu'il a franchi ta frontière
Il y a le bon, celui qui te sera utile
Et il y a le truand , celui que tu ne veux surtout pas voir arriver dans ta ville
Si tu cherchais la brute, va là où on parle dollar cash et pétrole brut
Mais ne cherche surtout pas le shérif je l'ai shooter quand il m'a dit qu'il ne défendait que les riches"

lundi 21 mai 2012

Desert

Encore une frontière... et mon voyage qui reprend
Cette fois-ci, impression de passer de l'eau à l'air
Mon environnement n'a pas changé d'un coup, mais mon quotidien radicalement.
Je suis partie de Dakar, de mon rythme calé, connu, pour sauter pieds joints dans la peau de l'auto-stoppeuse nomade. Finit mes petites habitudes, mon café touba le matin, les chants religieux qui résonnent la nuit, l'attrapage de bus et sa science de savoir lequel te mènera où, fini le sable dans le lit et les embrouilles de voisins... fin d'un chapitre, "legui, legui Dakar", il me faut migrer de nouveau.
Retrouver "la route"..
Reprendre mon sac à dos, ami le plus fidèle, et me rendre compte au passage qu'il est bien fatigué. Être seule à me débrouiller, faire connaissance avec milles inconnus à la minute, chercher des moyens de transport, décider de ce qui sera bon ou pas et ne pas savoir où je dormirais chaque soirs... nomadisme.

Partie de nuit , je n'ai pris conscience des kilomètres passés qu'au réveil, quand dans la lueur de l'aube on m'a demandé de toutes parts
-"Chauffeur ? Madame, tu vas où?" , "Taxi, taxi??" , "Nouakchott pour pas cher !"
Frontière de Rosso, passage vers la Mauritanie.
J'ai du bien me frotter les yeux pour comprendre ce qui se passait et ne pas répondre "Mais voyons laissez moi, je ne vais nul part !" 
-"Si si tu bouge Valou, t'as même un sacré bout de route devant toi, il paraît que tu veux traverser le Sahara en stop!"
-" Ah oui.... ça me revient... le stop... comment on fait déjà ?"
Là il m'a fallu faire taire le monsieur trouille, le colporteur de barrières
-"Une fille? toute seule? C'est dangereux, surtout avec les Marocains!
Et tu vas faire comment la nuit, hein? Dans le désert il peut tout se passer !"
Arrrg ! Je vous étranglerais petits démons intérieurs!

Appréhension, hésitation , et puis hop ! Finalement comme dans du beurre !
Youssef, chauffeur de poids lourd,  me propose de m'emmener jusqu'à la frontière du Maroc. Chic alors, traversée de la Mauritanie en express dans un camion presque 3 étoiles. Le choc est là: on est déjà bien loin des transports sénégalais !

On s'arrête en route à Nouakchott, capitale du grand "n'importe quoi" qui me surprend à chaque coin de rue. La Mauritanie est une terre de métissage et de contraste entre sa tradition Saharienne, l'influence de l'Afrique de l'Ouest, du Maghreb et de l'Europe, sa capitale, elle, en est la plus belle vitrine.


Cette ville est un champignon multicolore.
Posé là au bord de l'eau, entouré du désert, je trouve cet endroit vraiment .."bizarre"..
Je fus d'abord surprise que la couleur de peau dominante ne soit pas le noir et qu'il me soit impossible d'en trouver une. Marocain, Touareg, Chinois, Sénégalais, Libanais, Malien, Européens, expatriés ou de passage, on croirait une pub pour bénéton et là dedans bien difficile de dire qui est Mauritanien et qui ne l'est pas !
A l'image de sa population, sa géographie est surprenante où l'on passe des rues encombrées digne des quartiers populaires de Dakar, remplies de moutons, d'ânes, de voitures démontées et d'enfants -qui zonent plus ou moins-, aux immenses avenues rectilignes, plantées en leurs milieu de réverbères et bordées de sable  sans la moindre végétation ; puis d'un seul coup, au milieu des voitures, un oasis immense..
A un moment j'ai demandé où était le centre ville et tout le monde a éclaté de rire , "il n'y en a pas !" me dit on...

Une femme voilée, cigarette à la main et lunette de soleil sur le nez, s’énerve au volant d'une grosse mercedes sur un troupeau de moutons qui bloque la route . Un homme noir, dans une gandoura bleue, s’interrompt de verser le thé pour aller hurler sur un âne qui vole une mangue sur son étal..
Partout où je pose les yeux je trouve le tableau dépareillé.

...



Arrivée à la douane
Sourires, formalités côté Mauritanien.
No man's land
Re-sourires, re-formalités côté Marocain
Passée casi-pro dans l'art d'amadouer flics et douaniers, je me met à faire du stop directement dans le poste frontière. Au milieu de l’après midi j'ai commencé à comprendre que ça serait un peu plus compliqué...
Ce qui fut vraiment chouette c'était de vadrouiller dans cet endroit que je déteste (une frontière c'est par définition une barrière posée par les puissants sans tenir compte des peuples et histoires des lieux) en me le réappropriant totalement. On m'offrit le thé, m'aida à questionner les routiers, me demanda de raconter mon périple... J’envisageais d'adopter un chameau, on rigolait..
Quand vint le soir et l'évidence que je partirais pas, tous me proposèrent de l'aide pour la nuit. Finalement logée dans la station service comme une princesse, je partie le lendemain pour faire 900 kilomètres et arriver à Layoune, capitale "Marocaine" du Sahara. A mon réveil il pleuvait sur la ville, ce qui arrive une fois tout les 3 mois ...

Voilà le beau, le grand Sahara, passé....
Plein de vide.
Sublime.
Les pierres, le sable, la roche,
et l'océan immense.
Tous ces kilomètres de désert comme autant d'heures pour regarder en arrière et faire un bilan de ce qui se vécu jusque là.
Et dire que j'avais lu sur internet que le stop ne se fait pas dans cette partie du monde.. Je suis heureuse de m'en être fait ma propre éxpérience !

mardi 15 mai 2012

"Donne moi ta main camarade, toi qui viens d'un pays où les hommes sont beaux"

Je suis dans un feuilleton
Tout y est
Le décors nous emmène de la plage au cœur des rues de la capitale, en passant par les bidonvilles et les sites à touristes...
Rien ne manque : argent, sexe, drogue, religion, secrets et trahisons...
La température est bonne
La musique donne le rythme
Les personnages sont atypiques et attachants
...
Et je me laisse prendre au jeu
...

Ce scénar de vies mêlée me dresse un portrait en arlequin de ce qui me reste encore et toujours comme une énigme : Dakar

J'ai regardé cette ville dans le fond des yeux
Je l'ai vu décoiffée au réveil
Bruyante et excitée les jours de fête
Maquillée et sapée pour séduire
Triste et pauvre,
Riche et célèbre
Puis j'ai compris,
L'évidence
Puis j'ai compris,
Que je n'avais rien vu
... 

Ville tentaculaire où tout se croise
Petit village de pécheurs, ensoleillé
Fourmilière entourée d'eau
Petite fille courant derrière les géants d'Europe
C'est le trône des puissants
Impossible à n'habiller que d'une seule couleur
Fascinante
...


Il y a dans cette saga des personnes que rien ne rapproche si ce n'est  ma rencontre à "nous tous" ..
Medley surprenant

Les personnages principaux décorent mon quotidien et ont transformés les "quelques jours"  que je pensais passer ici en un mois, mille découvertes, des amis, un appart, un permis de conduire, une demande en mariage, des milliers d'heures de bus, des galères de tunes grosses comme un éléphant et des rêves beaux comme le ciel....

Patchwork


S
est un ancien enfant des rue : un talibé comme on dit.
Lorsqu'il était petit il fut celui des fils que son père envoya en Mauritanie pour "connaitre" le coran afin d'honorer la "promesse qu'il avait fait à Dieu". Pendant toute son enfance il du mendier sa nourriture dans la rue, muni d'une boite de conserve, et étudier l'islam chez des marabouts qui pour certains ne leur enseignait que les coups.
Un enfant "sacrifié" qui a appris la vie sans parents, sans caresses, ni chaussures mais qui n'en a retenu que l'amour de l'autre, l'amour de l'Homme. Un exploit de la vie.
C'est un homme magnifique.
Droit, pur, il n'en veut pas à ses parents..."plus" me dit il... Dieu l'a voulu ainsi..
Il me fait aimer sa religion et m'explique durant d' interminables soirées comment plus qu'une croyance elle porte toute une philosophie, une façon de voir le monde et les gens. Il me raconte que prier c'est se retrouver et que le paradis c'est de vivre...
Aujourd'hui c'est un écrivain de l'islam, il est lu, écouté et respecté pour ses paroles sages.  Mais derrière l'homme de foi il y a une passion, un rêve, un espoir : le foot.
Le ballon rond lui a volé son cœur et fait troquer la djellaba pour le jogging. S déborde de talent et compte bien s'en servir pour faire un croche patte au destin. Ses pieds parlent aussi bien que sa bouche, il le sait du coup c'est foot  le matin, le midi , le soir, la nuit même s'il le faut, entre deux prières...
Parfois quand on se prends à rêver tous les deux, nous parlons du jour où il jouera dans un grand club d'Europe et viendra me voir , on imagine ensemble ce que pourrait  signifier "avoir de l'argent"...
 Être riche ! on rigole... alors, le rire et l'espoir se font armes pour tenir debout sur le fantôme de ces jours où il eu faim...
S d'un seul geste enterre la victime et garde l'humilité, méprise l'argent et poursuit la lumière.
Juste quelqu'un de bien

 P
 est un peu ...flou..C'est quelqu'un que je ne comprends pas vraiment, même après plus d'un mois à le côtoyer ..
Ce qui est sûr c'est que je ne serais jamais arrivé ici sans lui.
Les premiers temps il fut mon ombre, mon guide, mon garde du corps, se battant avec ses démons d'une main et m'indiquant la route de l'autre.
A grand coup de " Yessaye !!" toutes les 10 minutes, il a camouflé pour moi l'homme tourmenté et les problèmes d'argent pour m'accueillir comme une sœur et accompagner mes premiers pas dans le sable.
Actuellement technicien du son il rêve de devenir ingénieur ,et prononce d’ailleur ce mot les yeux brillant comme un gamin . Il rêve qu'avec le beau diplôme tout ira mieux.
P est père de famille mais, débordé par cette vie qui se précipite sans l'attendre, il ne parvient pas à assumer les siens...
Je pense qu'il est un de ces êtres humains qui se sont perdus eux-même.
Dans ce bas monde où il faut courir et se battre, on nous brandit sans cesse l'image de ceux qui réussissent avec aisance, mais certains ne peuvent pas, plus.            Lui s'est noyé.
Le naufrage est général et je me sens impuissante..
Les mots ne guérissent plus toutes les blessures et parfois il est plus facile de se fondre dans le whisky que de rentrer affronter le regard de ta femme et tes enfants qui n'ont rien mangé.
P n'est pas mauvais, au contraire et s'il le pouvait il aiderait la terre entière.. sa lâcheté est tout ce que le système lui a laissé pour survivre..
 Mais la force de la famille à l'Africaine est là . La "famille élastique" ne le lâchera -heureusement- pas encore... même dans l'antre de la solitude que sont les capitales, la culture de la solidarité survie encore.

T
Toute une histoire...
T m'a ramené "chez moi".
Moi qui ne savais même pas que je venais de quelque part!
T est un homme "bon", un humain en vrai, une rencontre incroyable qui m'a changé la vie.
d"extérieur il suffit de quelques secondes pour l'étiqueter gentiment : les dreads, le vert/jaune/rouge des bracelets, les "cool man" à répétitions : facile,T est un rasta. Et pourtant...
Comment le limiter à ce mot?
C'est quoi être rasta? Fumer toute la journée en écoutant Bob? Mmmhh
Oui ensemble on écoute du reggae... et c'est bien... oui on passe des après midi entières boire du thé "à la sénégalaise"... mais prendre le temps est un art qui s’entretient !!
Lorsqu'il était encore jeune son père est mort faisant de lui le responsable de la famille puisqu'il était l’aîné des fils. Même si depuis sa mère s'est remarié "les moyens manquent"... Une dizaine de bouches a nourrir chaque jours, une maman fatiguée, alors les rêves, la danse... on verra plus tard
T m'a montré que derrière le décors idyllique des palmiers au bord de l'eau il y a des petits frères qui ont faim... Et quand il n'y a rien à manger il n'y a pas de place pour les ambitions d'un jeune danseur
Pas le choix : il faut partir en mer 10 ou 12 jours de suite sur une pirogue, dormir par tranche de 2h pour ramener.. des miettes...
Avec lui j’apprends à écouter, à dépasser les plus enfouis de tous mes clichés, à reconnaître que "non je ne sais pas ce que c'est", que de vivre dans la misère. Que "oui" je suis bien née...
Nul ne sert de jouer au pauvre.
Mais loin du portrait misérabiliste qu'on pourrait en dresser, T est "begué" (bonheur en wollof) . Il pose sur son monde un sourire doux et joyeux qui soigne les pires des maux. Je l'ai vu danser au beau milieu de la rue pour faire rire les grands-mères, menacer avec humour quiconque toucherait à ses petits poussins, manger et discuter avec un enfant de 4 ans comme s'il était son égal et s'extasier devant mes cendriers en canettes.. T m'offre sa légèreté et m'incite chaque instant à me réjouir de choses simples.
Trop "vrai" pour ce monde à 100 a l'heure, T est dans Dakar comme un poisson hors de l'eau. La Casamance est sa terre, et moi qui ai bien du mal à comprendre ces histoires d'appartenance, je suis allée découvrir que là bas on pouvait se sentir "chez soi". Là bas, bat le cœur du monde.
Un soir de pleine lune j'ai sentie chacune de mes racines pousser sous mes pieds et s'enfoncer pour s'enrouler avec celles des arbres ..
Je suis née ici.
Chez T personne ne m'appelle "Toubab" et quand d'aventure ça arrive je l'entend dire "Ah non, elle s'appelle Valou" , et à perdre ce statut j'ai gagné quelque chose de précieux, quelque chose d'égalité..

N
Mon "moniteur d'auto école"... la bonne blague !
N est bien plus que ça mais ce qui est vrai c'est que grâce à lui j'ai mon permis!!
Il me répète que j'ai une bonne étoile et sincèrement je commence à le croire .
N'étant lui non plus "pas d'ici", il m'a en quelque sorte prise par la main pour me faire découvrir "l'ici"...
Des petites criques de pécheurs à deux pas du centre ville, au surprenant et célèbre Lac rose, en passant par le stade de rugby, j'ai enfin pu découvrir autre chose que me perdre dans un sens puis dans l'autre au milieu de la foule de Dakar.
Parcours surprenant que le sien.
"Pas d'ici " parce que son enfance, N, c'est en Normandie qu'il l'a passée...
Pas exactement les mêmes plages..
Alors que gamin  il vécu près d'un château passant les week-end à pédaler dans la forêt, maintenant il apprends patiemment à ses élèves comment survivre dans la jungle de la circulation Dakaroise. N m'a offert du temps. Celui de la découverte, celui de poser des question, celui de rire ensemble...
N  va à la fac et travail en même temps pour aider son père; il sort  en boîte le samedi soir et s'occupe la semaine de sa petite fille; en fait il mène la "vraie vie des jeunes d'ici" et le côtoyer m'apprend bien des choses, alors j'écoute avec attention les analyses de ce Sénégalais de France.
N mène la vie que je ne mènerais jamais, et bien que tout nous oppose dans nos parcours, j'ai souvent l'impression que nous sommes les mêmes, parce qu'il me comprend.


G
est un ancien guide touristique reconverti aujourd'hui en agent immobilier (l'un dans l'autre c'est utile) avec qui j'écoule quelques bières. "On ne vit qu'une fois! " répète t il alors je le suis quand il m'entraîne, parce qu'au fond le temps d'être sérieux arrivera bien assez vite. George est libéré des clichés sur "les blancs", il ne m'épargne pas, me regarde en face et je découvre en lui un ami sincère.
Pas seulement bon vivant, il est aussi de précieux conseils et se démène pour m'aider s'il le peut, mais je sens bien mes "merci" inutiles... la bonté n'attend pas de reconnaissance



 Et puis il y a les personnages secondaires, qui donnent la réplique, qui bien souvent m'aident à décoder les uns, à sourire aux autres.. Il y a tous ces inconnus d'hier qui font du sens aujourd'hui

Il y a cette mère qui ne comprend plus son mari et qui est fatiguée. Fatiguée de se sentir seule, fatiguée d'être pauvre, fatiguée des pleurs des enfants. Cette mère qui ne se plaint pas mais que je retrouve cachée dans la cuisine, seul espace qu'on lui laisse.. pour pleurer..


Il y a M , très jeune, mère célibataire, fille de luxe, pute au bras des riches à l'humour décapant.
Elle fait son travail comme une femme d'affaire, ambitieuse, gérant ses clients comme des poulets et se foutant d'eux tant ils sont faibles devant son corps parfait.
" Je suis une maman star et je ne me déplace pas pour rien" me dit elle en présentation. Elle me fait rire au larmes en distillant ses conseils "pour que ton homme n'aille jamais voir un autre toutou que le tien" avec des produits miracles "kisentebon", entre deux ragots d'adolescentes et un coup de fil où elle répond machinalement "je t'aime " à un client acro.


Il y a ces expat Hongrois complètement étranges, carburant à la bière, qui paraissent en permanence sur une autre planète. Ils ont sillonné le monde de l’Afghanistan au Mali et "d'Israël" en Inde, ils ne paraissent pourtant aimer franchement aucun endroit. A les voir on dirait un peu un Paris/Dakar permanent où seuls compte les paysages et les histoires de bagnoles.. Ces mystérieux businessman n'ont visiblement pas grand chose à foutre du monde qui les entoure si ce n'est le fric qu'il peut rapporter, et on peut dire que "le monde" le leur rend bien à voir ainsi leur solitude au bras des jolies filles qu'ils ont payés...

Il y a la mama du rez de chaussée qui clame que je suis sa fille et qui m'invite à manger les jours où je n'ai plus rien. Prise pour juge et pour témoin sur tout, elle voit défiler dans sa chambre les uns et les autres, venus raconter leurs version de l'embrouille en court. Pleine de bienveillance, elle m'attrape par la main quelques fois, quand la tempête s'annonce, et me colle devant la télé même si je n'y comprend rien.

La liste est longue.
Et il y en a cent autres encore, qui, touches après touches, m’apprennent cette ville multicolore. Le Sénégal
est, de mon voyage, la rencontre à laquelle je ne m'attendais pas.. mais la surprise est bonne, et comme on dit toujours dans ces cas là "je reviendrais"

samedi 12 mai 2012

panne

Je peine à écrire mais j'essaye
je suis toujours a Dakar et piétine un peu de reprendre la route même si je découvre de plus en plus le Sénégal avec amour..
Pour l'instant je me disperse, suivant mon "feeling" alors que ma raison crie au scandale.
Je suis aller me vider les poches et me remplir le coeur en Casamance.
Alors que je suis pourtant sur la route du retour, je n'ai jamais été aussi loin de ma vie française ...et aussi proche de moi même... Du plus profond de mes ancêtres je l'ai sentie : je suis née ici.

Maintenant il faut que je sois sage et regarde vers le nord, ce qui s’avère un poil plus compliqué que j'aurais cru..
Mais tout ira bien, les épreuves rendent plus forte !
Mmmhh..........
Qu'il sera bon de retrouver les amis et la famille laissés en france !
D'ailleurs merci de m'avoir fêter mon anniversaire !

un petit ps :
litlle Valou
Butterfly, la jument dont je "m'ocupais" en Palestine, a donné naissance à un magnifique poulain que la famille a nomé... Valou
Présentation

jeudi 26 avril 2012

Dakar

(Méchant google, méchant)
...
En fait c'est en découvrant ce matin les 44 messages non lus sur ma boîte mail que je me suis dit
 "oups j'ai un peu oublié de donner des nouvelles là...."
Mais alors ça veut dire qu'il y a des gens qui suivent ! (Bêtement ça fait plaisir )

Donc euh... tout va bien... je suis toujours vivante.. enfin je crois..je me touche le bras...
 Aïe ! les coups de soleil !...oui toujours vivante alors, juste un peu plus Sénégalisée.

Si ce message vous parait brouillon, ne vous inquiétez pas, tout est absolument normal, j'ai moi même arrêté d'essayer de comprendre quelque chose à rien..


C'est que j'aurais voulu vous écrire Dakar...

J'aurais aimé savoir trier entre toutes les choses qui font que l'ici est ici et ne ressemble pas au là bas, mais je n'arrive même pas à en saisir les contours. 
Tout m'échappe ou presque.
J'aurais voulu écrire ces lignes, ces couleurs, ces effluves, ces sons
Mais tout m'échappe
ou presque




Moi je me voyais grand reporter des émotions
Mais les pieds dans le sable je m'enlise
Je me suis fondue dans ma vie ici si entièrement, si totalement que le recul me manque pour être cohérente.

J'aurais voulu écrire cette ville, cette "presque" île, mais je vois bien que même noyée dedans je l'effleure à peine...
Je ne rencontre pas la ville mais plutôt quelques humains qui s'y croisent
Mon Dakar à moi c'est un patchwork de ces personnages
ils sont mes guides, mes clés, mes potes, mes interlocuteurs, mes rendez vous.. et je me demande bien par quelle magie nous nous retrouvons tous à croiser nos routes pourtant si loin les unes des autres..


Digne des meilleures séries, il faut vous en faire un portrait pour que vous puissiez imaginez mon quotidien. Mais là le temps me manque, alors je promet de venir demain tapoter le clavier pour vous les présenter

méchant google

Bon je l'écris d'abord parce que sinon je n'arrive a rien : ils ont tout changé dans mon truc pour écrire des messages sur le blog et c'est nul ! ça m'énérve, je ne reconnais plus rien, mon petit chez moi a été changé sans mon autorisation, AAAAARRRRRRRRRGGGGGGGGGGG !! c'est PAS Bien de me faire ça ! Méchant google à la con qui ne demande les autorisation de rien et ne se gène pas pour nous piquer des données. Screunieunieu ça ne me plait pas du tout...
Bon, je me calme et je reviens

mercredi 11 avril 2012

Face à la mer

Il fait frais, ça sent le sel, les rues sont pleines de sables, les routes modernes, écairées et les murs couverts de grafs et de slogans politiques tagués à la bombe...
La liste des petites choses qui ont changées autour de moi est infinie...
Dakar
Sénegal

Comme en Egypte où je sentais je retrouvais des effluves de Palestine, d'Europe et d'Afrique, ici je me sent à un carrefour..
Ça ne ressemble à rien de connu.
Une nouvelle culture, un nouveau monde à découvrir.

Arrivée il y a trois jours en stop - comme quoi ça marche partout ! - je vais rester au plus deux semaine.
Une nouvelle fois la taille de la ville m'impressionne et m'intime à la prudence. Je ne cours pas me jeter à la face du monde car je le sens déjà bien trop là.
L'attitude des gens à mon égard est si différente ici que je ne sais pas trop sur quel pied danser
 comment être.
Je ne suis plus habituée à l'indifférence...
"Est ce que je gène?"
Pas de réponse

Je commence à regarder aujourd'hui le chemin parcouru
Combien de kilomètres?
Ce qui est sûr c'est que je n'en aurait pas fait beaucoup sans l'aide de mes parents et je dois les en remercier. Soutiens infaillibles, ils m'ont porté tous les quatre à chaque fois que je me croyais dans l'impasse, et ont rendu ce voyage possible.
C'est quelque chose de nouveau pour moi d'être fière de compter sur eux et de recevoir leur aide.
Le chemin que l'on fait n'est pas toujours celui qu'on croit..

Et pour la première fois je pense vraiment au retour. J'y pense avec joie même.
Joie de retrouver "les miens", ce terme que j’apprivoise petit à petit et qui prend sens aujourd'hui
Joie de savoir qu'il me reste encore mille choses à vivre sur la route du retour.

Mes dates sont plus ou moins fixées : vers le 10 juin à Nantes pour me caler sur l'arrivée des amis Palestiniens de Naplouse.
Même "l'après" commence à se dessiner ... mais pour l'instant... je garde ça pour moi.

D'ici là je vais tacher de profiter des rencontres, des opportunités de la vie, des couleurs qu'offre ciel, immense, et des embruns marin.
...

Et à ceux bercés par la campagne présidentielle je me permet :
Ne lâchez rien de vous même aux puissants, la politique ça ne s'est jamais fait qu'entre nous... "Ils" ont bien plus besoin de nous pour exister que nous "d'eux"..

vendredi 6 avril 2012

Bamako

J'ai découvert avec la Palestine ce que signifie pénétrer et résider dans un pays sous occupation
Je découvre aujourd'hui  à quoi ressemble pénétrer dans un pays en guerre..


La capitale Malienne paraît pourtant tranquille et aussi paisible que j'ai pu la voir les deux première fois où je suis venue.. mais la guerre est sur toutes les bouches, dans toutes les conversations, à tous les flashs d'infos...
Partout je découvre une nouvelle invitée : "la peur", parfois réelle angoisse, parfois simple appréhension, mais la peur est là, c'est elle qui a gagné pour l'instant.

Entre coup d'état et guerre civile... 

Moi, dans la chaleur et le désoeuvrement de la journée je n'ai rien trouvé d'autre à faire que la sieste pour passer les heures..

Je ne suis pas très stressée par les "évènements", voir pas du tout, mais je me rends facilement compte que c'est parce que je n'ai aucun enjeux ici.

Ni famille à nourrir et à protéger
Ni travail qui dépend des touristes et qui risque de s'effondrer
Ni amis qui partent combattre ou qui habitent le nord pour qui avoir peur

Je ne suis pas très stressée mais je ne fais que passer  : arrivée cette nuit par le seul bus de la journée "entrant" dans le pays , je repars demain matin  vers le Sénégal avec deux hongrois rencontrés au hasard de la chance.

A ce que j'ai vu, sur la route en venant comme ici, la tendance est plutôt à se tirer quelque soit la destination ! Il n'y a presque aucun toubab qui reste, et les Maliens qui ont les moyens s'en vont au maximum vers les pays frontaliers..

Quoi qu'il en soit je me demande si je passerais un jour plus de 48H ici !! Cette ville est chaque fois un trampoline mais que je ne la rencontre jamais vraiment..
C'est peut être écrit ainsi...