Parce que je suis chaque jours Fermées sur mes poignets
Aux mandats d'arrêts Les bottes de mes gardiens
Et ma maison exposée Chaque juron
Aux descentes de polices Versé sur ma tête
Aux perquisitions Et je graverai
Aux "opérations de nettoyages" Kufer Qassem
Parce que je suis dans l'impossibilité Je n'oublierais pas
D'acheter du papier Et je graverai
Je graverai tout ce qui m'arrive Deir Yassine
Je graverai tous mes secrets Ton souvenir me dévore
Sur un olivier Et je graverai
Dans la cour de ma maison Nous avons atteint le sommet de la tragédie
Je graverai mon histoire Nous l'avons atteint
Et les volets de mon drame Je graverais tout ce que me dévoile le soleil
Et mes soupirs Me murmure la lune
Sur mon jardin Ce que me narre la tourterelle
Et les tombes de mes morts Sur le puits
Et je graverai Dont les amoureux ce sont exilés
Toutes les amertumes Pour m'en souvenir
Qu'effacera le dixièmes des douceurs futures Je resterais debout a graver
Je graverais le numéro Tous les volets de mon drame
De chaque arpent spolié de notre terre Et toutes les étapes de la défaite
L'emplacement de mon village, ses limites De l'infiniment petit
Les maisons dynamitées A l'infiniment grand
Mes arbres déracinés Sur un tronc d'olivier
Chaque petite fleur écrasée Dans la cour
Les noms de ceux qui ont pris plaisir De ma maison
A détraquer mes nerfs et mes souffles Tawfiq Zayyad,
très beau j'ai hâte de lire le tien...
RépondreSupprimerMerci pour ce poeme.
RépondreSupprimerAs tu trouvé ton bateau? Vas tu faire le tour de l'afrique en passant par la réunion? Tiens nous au courant de ton projet!
Biz
Clo la cousine
Salut valou j'ai 14 ans aujourd'hui et je me suis dis que c'était le bon jour pour t'écrire, te dire que je t'aime très fort et que je suis de tout coeur avec toi.
RépondreSupprimerBisoux <3
Ton petit frere qui t'aime.
Magnifique ! Ca m'a donné envie d'en savoir plus sur l'auteur. Revendiqué par les palestiniens comme poète arabe et par les israéliens avec une autre orthographe "Tawfiq Ziad", comme poète israélien !!!
RépondreSupprimerDe fil en aiguille j'ai découvert les poèmes de Mahmoud Darwich. Magnifiques eux aussi.
Voici un extrait du poème "contrepoint" tiré du recueil "Comme des fleurs d’amandiers ou plus loin"
(Titre original : Ka-zahr al lawz aw ab'ad)
"Sur le vent, il marche. Dans le vent,
il sait qui il est. Nul toit au vent.
Ni demeure. Et le vent est une boussole
Pour le nord de l’étranger.
Il dit : Je suis de là-bas. Je suis d'ici
et je ne suis pas là-bas ni ici.
J'ai deux noms qui se rencontrent et se séparent,
deux langues, mais j'ai oublié laquelle était
celle de mes rêves.
J'ai, pour écrire, une langue au vocabulaire docile,
anglaise
et j'en ai une autre, venue des conversations du ciel
avec Jérusalem. Son timbre est argenté, mais
elle est rétive à mon imagination !
Et l'identité ? je dis.
Il répond : Autodéfense...
L'identité est fille de la naissance. Mais
elle est en fin de compte l'oeuvre de celui qui la porte, non
le legs d'un passé. Je suis le multiple... En moi,
mon dehors renouvelé... Mais
j'appartiens à l'interrogation de la victime.
N'étais-je
de là-bas, j'aurais entraîné mon coeur
à y élever la gazelle de la métonymie...
Porte donc ta terre où que tu sois…
et sois narcissique s’il le faut."
A toi ma Valou qui est multiple. Et qui portes sa terre.
Bisoux dans ton coeur
Tawfiq Zayyad fut maire de Nazarreth, il est ce qu'on appelle un Palestinien de 48 ou encore "arabe d'Israel"..
RépondreSupprimerMais impossible de dire qu'il est Israelien !
De toutes facon il suffit de le lire..