samedi 26 mai 2012

Amazigh


L'utopie en partage
L'atlas pour demeure
Je rentre un peu plus lentement que j'avais pu l'annoncer, arrêtée net, en plein élan pourtant, par une petite voix qui m'a dit " oh ! où tu cours comme ça? Tu vas quand même pas passer sans t’arrêter un peu!?"
Et quand derrière le sourire de bienvenue se cache le regard d'un ami, les heures s'attardent pour devenir des jours...
Je me suis posée ici comme on fait halte devant un buisson de mûres au détour d'une balade dans les bois. Pourquoi se presser ?
Il faut gouter à l'amour que l'on t'offre...
C'est encore ce que nous avons de plus précieux à partager





"Je n'ai rien. Et je n'ai rien besoin"


Nous sommes près de Ouarzazat, la saison presque finie, l'auberge est vide et le pote (un français rencontré au Mali) que j'étais venue rejoindre ici, est parti la veille de mon arrivée . Je m'étais dit qu'une nuit dans un vrai lit avec une bonne douche me ferait tout de même du bien et puis finalement c'est tout autre chose que du confort qui m'a fait rester.

Il y a la quiétude du lieu, l'immense sympathie de mes hôtes, la beauté de la palmeraie qui serpente entre les montagnes rouges, le vent de l'atlas chargé d'histoire et la culture berbère, séduisante et mystérieuse...

Jusqu'au bout du bout ce voyage m'aura offert plus que je ne pensais en trouver.
J'apprends de mes nouveaux compagnons, encore une chance qui m'est offerte de toucher du doigt une culture différente. Encore une occasion ,cette fois ci sans que je l'ai cherché, de découvrir une facette de la colonisation, de découvrir que derrière le nom "Maroc" il y a la mascarade de l'unité et bien des minorités écrasées.
Colonisation ici encore... cette pensée conquérante, amoureuse de la propriété, outil des puissants pour s'accaparer terres et populations, croyant qu'il suffit de planter un drapeau, de gagner par les armes pour que "ça" nous appartienne, effaçant histoire et culture... Mais les espoirs ne se laissent pas mourir si vite et il faut beaucoup d'acharnement pour étouffer un peuple sous le verni d'une unité nationale, ici et partout ailleurs.
Je goûte à la musique,entrevoit les traditions, savoure la cuisine, écoute la langue et apprend l'histoire de ces Amazigh, ces "hommes libres".
Je découvre de la culture berbère une complexe simplicité qui me plaît infiniment plus que l'image du vendeur de tapis dans un souk touristique.

Alors oui, ne vous inquiétez pas, je suis bien sur la route du retour, d'ailleurs plus qu'à quelques centaines de bornes de l'Europe... mais disons que je m'attarde à récolter quelques gouttes d'or encore....



Citoyens du monde


"Je n'ai pas d'hymne guerrier, pas de patrie, pas de président
Je n'ai pas d'autre armée que celle de ceux qui veulent combattre pour l'amour en dépit des lois de l'argent
Je n'ai pas d'hommes à exploiter pas de richesses à créer pour mon compte
Je n'ai pas de territoires à défendre contre ces pauvres gens qui viennent des quatre coins du monde
Et si il nous fallait crever de faim ici tous ensemble, soyez les bienvenus
Plutôt mourir que de vivre dans l'abondance, couvert de vêtements quand tellement d'autres sont nus
Citoyens du monde  [pff.. j'y crois pas une seconde]
Partisans d'un monde sans frontières
Il y a le bon étranger, celui que tu accueilles les bras grands ouverts
Et il y a le mauvais, celui que tu pourchasses dès qu'il a franchi ta frontière
Il y a le bon, celui qui te sera utile
Et il y a le truand , celui que tu ne veux surtout pas voir arriver dans ta ville
Si tu cherchais la brute, va là où on parle dollar cash et pétrole brut
Mais ne cherche surtout pas le shérif je l'ai shooter quand il m'a dit qu'il ne défendait que les riches"

2 commentaires:

  1. Tu te souviens du buisson de myrtilles dans le Vercors ? Et Claude qui râlait parce qu'on était pas dans les temps ? Il ne faut jamais oublier de s'arrêter pour savourer les myrtilles. Qui sait quand on les croisera de nouveau.

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  2. Oui bon, tu penses à faire quand même quelques exercices de mathématiques avant de reprendre des études de comptabilité ? Comment ça tu ne reprends pas d'études de comptabilité ? tu préfères le droit ? Bien des bises, Denis.

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