jeudi 5 janvier 2012

Noel aux origines

24 décembre


  Le  vent souffle fort ce soir.. Il secoue les branches des palmiers dehors et leur donne des allures de sapins dans la nuit.
  Jour de pluie.
  ...
  Un des premiers depuis mon arrivée. C'est beaucoup d'eau qui tombe, c'est un cadeau pour la terre. C'est une eau qu' Israel ne pourra pas voler, elle nourrira ce sol quoi qu'il advienne de nos guerres d'humains.
   Je projette ma soirée avec Ludo ,un cineo-poète qui est volontaire ici, lui aussi dans mille rêves et mille tornades, entre ici l'Afrique, la France, l'Italie , la Russie et sûrement d'autres ailleurs dont je n'ai pas connaissance..
  Les amis que j'étais venue rejoindre ici sont partis aujourd'hui, a moi de voir ou sont mes propres ancrages désormais.

 On cherche une messe de minuit. Peu m'importe la fête catholique, je cherche la communion. Il paraît qu'ici il y a environ 2000 ans, loin du luxe et des illuminations festives, un type est née qui a changé quelque chose.Quelqu'un qui a du apporter a d'autres pour qu'on ai ainsi envie de se souvenir de son nom et d'écrire sur lui...
  Mais on ne trouvera pas d'église ouverte prête a nous acceuillir ce soir de Noël a Betlehem... La seule Église qui célèbre quoi que ce soit est celle de la Nativité (L'Endroit touristique entre carnaval et religion), dans laquelle on ne rentre que sur "ticket" qu'évidement nous n'avons pas et ne cherchons pas avoir.  Un ticket pour aller a la messe.. Notion bien trop floue pour les âmes de demi-civilisés que nous sommes.
 La ville est pleine de militaires, Abou Mazen (Mahmoud Abbas), "président" de l'autorité palestinienne, est dans la place... écartez vous s'il vous plaît...

 Au détour de nos recherches d'église nous faisons deux rencontres dans lesquelles nous trouvons la communion disparue ailleurs. Deux hommes, taximans tous deux, avec qui nous créons, fabriquons, d'un trajet en taxi ou du partage d'un sandwish, un espace ou se découvrir, se parler, se réjouir de la rencontre avec l'autre...


 Triste impression que ça a quelque chose d'exceptionnel.



 Le lendemain soir, Noël encore, nous faisions une émission de radio, en anglais parce que destinée a la communauté étrangère qui vit dans le coin, les expatries quoi.. Le sujet sort un peu pour une fois des sentiers battus : la relation mère-fille, la transmition parent-enfant, l'éducation. Un sujet qu'on pourrait traiter ailleurs dans le monde, j'en suis heureuse. Nos deux invitées sont géniales, elles brisent les idées reçues et dressent un tableau de leur relation. J'aime leur parole. J'aime comme, touche après touche, elles nous donnent une image de leur rapport, a la fois si banal, a la fois si unique parce que propre a elles mêmes et unique parce qu'elles vivent ici, dans le camps de réfugiés de Deishe et qu'on envisage pas d'éduquer ses enfants de la même façon dans ces conditions de vie et d'avenir, qu'ailleurs...
 J'aime leur parole et je la trouve juste.

 J'essaye de mettre en ligne cette émission mais pour l'instant je fais face aux mystère de la technologie
( je suis de plus en plus persuadée qu'il y a un petit lutin dans cet ordinateur qui s'amuse a me faire faire des trucs bidons et me voir galèrer).
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J'ai du mal a écrire, je digère lentement.. et pourtant il y a a en dire!
Je pars peut être quelques jours dans la vallée du Jourdain j'écrirais donc plutôt le reste a mon retour.

3 commentaires:

  1. Merci pour le partage de ces soirées. Toi, Valou/Marie et lui, Ludo/Joseph parcourant Betlehem à la recherche d'un lieu où accoucher de votre envie de partage, de communion, les deux taximen/rois mages porteurs de sandwich et de trajets... Je ne sais pas si le souvenir de cette nuit là résistera 2000 ans mais tu n'es sans doute pas là de l'oublier.
    Et si tu nous dis sur quelle radio est passée l'émission, y a pas moyen de la récupérer d'ici ? (je réfléchis avec la logique d'une française qui podcaste allègrement les émissions de Radio France !)
    Mort au lutin de ton ordinateur. Je lui envoie illico une escadrille de lutins pour le bombarder de pommes (un peu croquées mais redoutablement efficaces).

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  2. On se souvient de ce gars, Jésus, c'est bien, ça avait l'air d'un gars bien, pas compliqué, juste jusque dans ses colères (contre les marchands du temple, ceux qui tiennent désormais la billetterie).
    Parfois j'ai l'impression que l'on n'entend que ce que l'on veut entendre de son message de paix et de fraternité. Au nom de tout un tas de raisons qu'on préfère compliquer, pour ne pas se rendre à l'évidence, aux évidences. Pourtant j'ai l'impression que la vie va dans le sens du simple, et que c'est plus simple d'aller dans le sens de la vie. La peur rend tout complexe.
    Merci pour tes partages. Continue à "tâter de la rondeur du monde", comme dit la Yourcenar. Et prends soin de toi et de tes amis.
    Bisous,
    Denis

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  3. Je te souhaite une joyeuse année mon amie Valou, Que celle -ci soit pour toi source de simplicité et de douceur. Je te serrerais bien dans mes bras. A bientôt sur les ondes!!
    Margot

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